Skip to content

Les Savoie–Vaud XIII°-XIV°s

château Chillon sur la rive nord du Léman.

LES BARONS DE VAUD

Pendant un siècle (fin XIII°-fin XIV°), une branche cadette de la maison de Savoie reçut en apanage la rive nord du Léman qui eût pu devenir le centre d’un Etat transalpin mais qui ne put aboutir du fait de la réticence des « cantons grincheux » des Alpes orientales et de la volonté de conquête des Habsbourg.

Dès le début du XIII° siècle les comtes de Savoie s’infiltrent dans le plateau central suisse et parviennent à réduire la puissance locale des ducs de Zaeringhen (le dernier meurt en 1218) , à s’introduire dans la cité épiscopale de Lausanne et à s’établir sur la rive nord du Léman à partir de Chillon. la « conquête » fut longue car le pays était porté à la division mais aussi du fait de la jalousie inquiète des seigneurs de Kibourg (sur le Jura), de Berne et des Habsbourg (dans le plateau central). A la mort du comte Philippe, le comte Amédée V conscient de sa faiblesse reconnut à son frère Louis {voir 55 et 56} le titre (symbolique ») de baron de Vaud, on eut pu envisager le risque d’un séparatisme, il n’en fut rien, car ni Louis ni son fils Louis II {voir 58} n’eurent l’imprudence de rompre avec les comtes « aînés » de Chambéry ni de provoquer les seigneuries et communes locales. Hélas , le comte de Namur époux de la dernière fille et héritière de Louis II {voir 59} ne voulut conserver un territoire aussi éloigné de sa « zone » d’activité, d’où la rétrocession de la région à la branche aînée (Amédée VI, le comte Vert et Amédée VII le comte Rouge) qui pendant encore une génération sut se garantir des périls intérieurs et extérieurs au point que l’on put envisager une apogée de la puissance savoyarde avec le nouveau duc Amédée VIII qui d’un autre côté s’était déjà affermi contre les Savoie-Achaïe qui tenaient le Piémont en apanage et qui sembla établir une saine influence sur l’irréductible Genève. Mais toute la suite du XV° siècle ne fut qu’agitations intérieures et périls extérieurs pour des ducs affaiblis par la révolte des Grands, par les intrigues impérialistes des Français et les revendications jalouses des Piémontais. L’irrémédiable s’imposa inévitablement en 1536 avec la révolte de Genève et du Valais conjointe aux invasions bernoise (sur le territoire helvète) et française (sur la Savoie). Comme les Savoie n’avaient pu édifier un grand Etat savoyard lémanique, il ne leur restait plus qu’à pousser à l’est sur les Alpes et vers l’Italie la nouvelle puissance dont ils ne cessaient de rêver.