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70 – MARIE DE BOURGOGNE (1386-1422)

Duchesse de Savoie

Belle-fille de Bonne de Berry {53} et belle-mère d’Anne de Chypre {74}.

Sixième fille de Philippe II dit le Hardi (1342-1404), lui-même fils du roi Jean II dit Le Bon et de Marguerite III de Flandre (1350- 1405), elle passe une enfance fastueuse à Dijon.

Mariage de Philippe le Hardi et Marguerite de Flandre, duc et duchesse de Bourgogne, béni par Philippe d'Arbois, évêque de Tournai, en l'église Saint-Bavon de Gand, le 19 juin 1369.

En 1393, le duc Philippe profite des difficultés de la famille de Savoie pour lui imposer son influence. Devant la crise qui oppose l’épouse d’Amédée VI (1334-1383), Bonne de Bourbon {52} (1341-1402) et Bonne de Berry {53} (1367-1435), sa nièce  ; il impose donc Marie comme épouse à venir du tout jeune 19° comte Amédée VIII (1383-1451) (qui n’a que 10 ans) héritier et successeur de son père Amédée VII (1360-1391) en 1391.

Le mariage officiel entre les deux gamins (7 et 10 ans) a donc eu lieu en octobre 1393 à Chalon-sur-Saône. Même si Amédée rendit ensuite visite plusieurs fois à son épouse, les vraies retrouvailles eurent lieu seulement 10 ans après leur (premier) mariage, à Tournus en octobre 1403. Les nouveaux mariés vont former un couple remarquablement uni (ce qui n’est pas si commun).

La nouvelle comtesse se révéle d’ailleurs aussi vive et remarquable dans son allure que dans sa personnalité. Habituée au luxe et aux errances de la cour de Bourgogne, elle fait aménager à son goût les châteaux de Thonon, de Pont d’Ain, de Belley mais aussi la maison dite du «Miroir» à Amphion. Passionnée par les animaux (elle crée à Thonon un vrai jardin zoologique) elle raffole des chasses aux faucons et de celle aux cerfs, elle se passionne pour la musique, jouant de l’orgue et de l’«eschaquier» (ancêtre du piano). Elle s’affirme ainsi très supérieure à son mari même si elle ne semble pas s’être mêlée des affaires politiques.

Elle eut 9 enfants : les trois premiers meurent jeunes, survivent trois garçons Amédée de Piémont (1412-1431), Philippe de Genève (1417-1444) et surtout le duc Louis (1413-1465) et trois filles, Bonne {71} (?-1420), Marie {72}  (1411-1469 duchesse de Milan, épouse de Philippe Visconti), Marguerite {73} (1420-1479) épouse successive de Louis d’Anjou, de Louis IV Palatin, d’Ulrich V de Wurtemberg.

Après une longue vie commune, elle meurt en 1422 à 36 ans, laissant un mari inconsolable et bien décidé à ne pas la remplacer (ni d’ailleurs à renoncer au paiement de sa dot que son beau père Philippe ne cessa de tarder à lui verser).


  • « Au pays de Savoye tout âge
  • Pour ses hautes vertus la pleure
  • Las ! trop tôt finit son voyage
  • Mais en peu d’ heures Dieu laboure (Martin Le Franc)
  • Elle fut d’abord enterrée à Thonon avant d’être transférée à Hautecombe.
  • Actes du colloque de Ripaille – Lausanne, octobre 1990.Amédée VIII Félix V, premier duc de Savoie et pape. Lausanne.1992.
  • BARBERO A.Il ducato di Savoia, ammiinistrazione e corte di uno stato franco-italiano, Rome – Bari. 2002
  • BRUCHET M., le château de Ripaille. Paris, 1907
  • CORNAZ R., le mariage palatin de Marguerite de Savoie. MDR 2° série XV. 1932. P.79
  • COGNASSO F : l’influsso / Amedeo VIII
  • COSTA J.H. , souvenirs du règne d’Amédée VIII MAS 2° série IV.
  • PASCALEIN .E. : lieu et date du mariage du comte Amédée VIII de Savoie, revue savoisienne 1894