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153 – MARIE-THERESE DE HABSBOURG-TOSCANE (1801-1855)

Princesse de Carignan, reine de Sardaigne « la tristesse de la vertu ».

Marie-Thérèse de Toscan, Princesse de Carignan puis Reign de Sardaigne.

Fille du grand duc Ferdinand III de Toscane (1769-1824) et de Louise de Bourbon-Siciles (1773-1802), nièce de l’empereur François d’Autriche, née à Vienne où ses parents s’étaient exilés, elle passa à Wurtzbourg (principauté donnée en 1806 par Napoléon à son père en compensation de la perte de la Toscane) une jeunesse ingrate du fait du décès de sa mère peu de temps après sa naissance. Elle revint à Florence en 1814.

Elle épouse en septembre 1817 le jeune prince Charles-Albert de Savoie-Carignan (1798-1849) et s’installe alors à Turin au palais Carignan . Altesse royal, elle pouvait s’enorgueillir d’une primauté d’honneur sur son mari seulement « altesse sérénissime ». Petite-fille de l’impératrice Marie-Thérèse, elle était donc la cousine germaine de la reine Marie-Thérèse de Modène-Este {147} qui la préférait à son mari jugé hypocrite et réservé.

Marie-Thérèse de Toscan, Princesse de Carignan puis Reine de Sardaigne avec ces deux fils Victor-Emmanuel et Ferdinand de Gênes.

En mai 1820 son premier fils, Victor-Emmanuel nouveau-né manque mourir dans un incendie du palais. Elle joua certainement un grand rôle pour restaurer le crédit de son mari compromis dans le mouvement libéral de 1821, auprès du nouveau et très réactionnaire roi de Sardaigne Charles-Félix (dont l’épouse - {152} - était sa propre tante).

Fondamentalement généreuse et gentille, profondément pieuse Marie-Thérèse était obsédée par son souci des formes et du rang que l’âge ne cessa d’ailleurs d’aggraver en référence à une moralité et une pruderie qui faisaient la joie de la cour. Souveraine austère, plus mère qu’épouse, elle souffrit en silence des trahisons de son mari, ainsi que de son évolution politique ne pouvant admettre publiquement ses tendances libérales et «risorgimentales» ; elle se perdit alors dans une piété grave et triste, ce qui explique le refroidissement de ses relations avec son mari qui s’éloigna au Portugal en 1849 sans la prévenir ni l’emmener avec lui.

chagrin des reines Marie-Thérèse et Marie-Adelaide en 1848.

La mort de ce dernier et l’attitude de son fils et successeur ne firent qu’accroître sa raideur et sa solitude. Dans un isolement austère, elle partagea dorénavant son temps entre Florence et Turin (et plus précisément les châteaux de Racconigi et Moncalieri) ne fréquentant plus que sa belle-fille (et nièce) Adélaïde {155} et son second fils le duc de Gênes considéré comme plus vertueux et donc plus fréquentable que son frivole et libéral frère Victor-Emmanuel. Elle mourut d’ailleurs en janvier 1855 presque en même temps qu’eux, rapprochement que l’opinion considéra comme un châtiment divin punissant l’accord « infernal » entre le roi Victor-Emmanuel et son ministre Cavour dont la reine détestait la politique religieuse (Mgr Giovanni Tommaso Ghilardi composa un éloge funèbre commun pour les deux reines).


  • Vincenzo Vela lui a consacré une grande statue de marbre dans le sanctuaire turinois de la Consolata.
  • VIGNOLI G. : I re e le regine della nostra storia. Pise. 2006.