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94 – PHILIBERTE DE SAVOIE (1498-1524)

Princesse Medicis - Duchesse de Nemours

10° Fille de Philippe sans Terre et de Claudine de Brosse {91}, elle se retrouvait demi-sœur de Louise de Savoie {92}, des ducs Philibert-le-Beau, et Charles III, de René de Savoie-Tende.

En 1515, sous l’influence de sa sœur Louise de Savoie {92}, soucieuse de trouver des alliés à la politique italienne du nouveau roi François 1er de Valois son fils ; elle épouse Julien de Médicis 1478-1516) fils de Laurent le Magnifique, (1449-1492) et successeur de son frère Pierre (1472-1503).

Si les perspectives politiques étaient intéressantes, la personnalité de l’époux l’était beaucoup moins, de 20 ans plus âgé que sa jeune femme, n’avait il pas été disait-on l’amant de la belle Mona Lisa célébrée ensuite par Vinci et n’avait-il pas eu auparavant un fils illégitme Hyppolite (1509-1535).

En 1515, les Médicis qui avaient dû s’exiler en 1494 , venaient juste de se reinstaller à Florence et Julien envisageait l’avenir avec sérénité grâce à l’aide de son dernier frère tout juste élu pape en 1512 sous le nom de Léon X. et François 1er le jeune et nouveau roi de France révait de reconquérir le Milanais perdu par son prédécesseur Louis XII et au delà le royaume de Naples qu’il envisageait de confier justement à Julien, ce qui explique le don du duché de Nemours ex fief des Armagnac, tout juste récupéré par le roi, et qui donnait enfin un titre nobiliaire aux Medicis qui en manquaient cruellement.

Hélas cette politique ne mène à rien car Julien meurt en mars 1516 sitôt après son mariage et après son retour en Italie (en compagnie du roi François) sans avoir eu le temps d’avoir un enfant de Philiberte ni même entrevoir le royaume de Naples que François espérait conquérir pour le lui confier… Filiberte resta encore un moment à Florence pour marier son neveu par alliance et successeur Laurent II d’Urbino avec une Française (il ne fallait pas rompre la nouvelle alliance) Madeleine de la Tour d’Auvergne. (apparentée aux Bourbon-Vendôme) union tout aussi malheureuse que la sienne propre puisque le «jeune couple» mourut de la peste un an après. Ce n’est donc qu’en 1518, après avoir «rendu» Nemours à son royal neveu (qui s’empressa de faire passer le duché privé de seigneur mâle » à son frère Philippe – {voir 106} qu’elle reprit la route de France en s’arrêtant en Piémont chez Blanche de Montferrat {83}, puis dans ses terres (surtout bugistes) reçues de son frère le duc Charles III en héritage de son père.

chapelle du château

Elle mourut à Virieu en 1524 au moment même où François reprenait la guerre en Italie, elle fut inhumée à Chambéry dans la nouvelle chapelle du château.

Elle avait quand même eu le temps de commander à Michel Ange (dont ce fut la dernière œuvre ici) le magnifique tombeau de son mari dans l’église florentine de Saint Laurent …

Et bien entendu, elle est à l’origine certaine même si indirecte du choix de sa petite-nièce Catherine de Médicis (fille de Laurent II) comme épouse en 1533 de son petit-neveu Henri de Valois promu lui-même en 1538 prince héritier et dauphin de France (le futur Henri II) sans oublier deux générations après, l’union de Marie de Médicis avec Henri de Navarre permettait encore de retrouver indirectement les maisons de Navarre et de Toscane.


GREYFIE DE BELLECOMBE : Philiberte de Savoie, duchesse de Nemours, Mémoires Académie de Savoie. 5° série, tome 6, 1928